lundi 17 mai 2021

Une Chancelière Verte en RFA: quels changements?
 • Selon les récents sondages, Annalena Baerbock sera la prochaine Chancelière. 
• La CDU met en garde devant le risque d’une dérive à gauche.
 • A quels changements faut-il s’attendre de la part d’un gouvernement dirigé par les Verts? 

 Berlin  

Ah la magie des chiffres! Le 26 semble sourire aux Verts. 
Tous les instituts de sondages présentent le même résultat: 
26 % d’opinions favorable (Infratest Dimap, et Emnid). L’Institut Forsa en rajoute même une couche : 28%. !! Un record historique pour les Verts. D’autant qu’ils dépassent la CDU/CSU. 
Quatre mois avant les élections il est vrai. 
 Si les résultats des élections étaient identiques aux sondages, les Verts seraient vainqueurs, ceci quarante ans après leur entrée au Bundestag. Annalena Baerbock obtiendrait aussi de meilleurs scores que Armin Laschet(CDU) ou Olaf Scholz (SPD) dans les circonscriptions à mandat direct.
 “Tout est possible”: tel est le slogan de campagne des Verts. Sous réserve de trouver le bon partenaire pour une coalition, Annalena Baerbock deviendrait la plus jeune Chancelière de l’histoire allemande, la première Chancelière mère de famille, la première Verte. Une première sur tous les plans. Quelles en seraient les conséquences en matière de changement?
Les Verts veulent une économie de marché socio-écologique. 
 
Selon la CDU/CSU, c’est un drame qui se prépare: une République de gauche munie de blocs ralentisseurs et des rues fermées aux bagnoles. 
Une note interne compare le programme des Verts avec l’amannite tue-mouche, ce champignon rouge toxique tâcheté de points blancs et aux effets halllucinogènes… 

 Selon les Verts, leur programme est tantôt radical tantôt apaisé. 
“Nous ne voulons pas tout changer”, déclarait récemment la candidate Annalena Baerbock. Son co-listier Robert Habeck assure que l’on ne touchera pas aux fondementaux de la RFA: la participation à l’OTAN et l’Allemagne pays industriel. Il s’agit d’une pique à l’encontre des communistes de Die Linke. Certes. Mais c’est aussi une manière de s’auto-persuader car les deux concepts n’ont guère fait bon ménage chez les Verts dans le passé. 

Selon les propos de Annalena Baerbock, l’Allemagne se trouve à une nouvelle croisée des chemins, la troisième après la reconstruction suite à la guerre puis à la réunification : la tentative d’appliquer la neutralité climatique au pays.

" C’est le système qu’il convient de changer, l’économie sociale de marché doit se muer en une économie socio-écologique de marché." 

Les déclarations de Annalena Baerbock ont une résonance à la fois révolutionnaire et empesée. Une chose est sûre : le climat sera au centre de son action. 
Pour y parvenir, les citoyens seront sollicités. 
Plutôt que sur la contrainte, le style se basera sur le consensus. Vers une interdiction des automobiles?? Le plan climatique des Verts implique des sources d’énergies renouvelables, une réorganisation des modes de circulation et le coût des émissions de CO2 doit augmenter. Faut-il réduire l’éclairage nocturne et interdire les voitures? Augmenter les coûts pour tout le monde? 
“Mais non”, répond Annalena Baerbock: “J’ai grandi à la campagne et je sais qu’on a besoin de la voiture – tant que les transports collectifs de proximité ne fonctionnent pas bien. Cela prendra du temps.” Donc les bagnoles resteront et les moteurs Diesel – sur les nouveaux modèles - ne disparaîtront qu’à partir de 2030. 
L’Etat soutiendra l’industrie dans sa démarche de transition. Les Verts prévoient aussi un programme de soutien aux industrie productrices de matières premières telles que les aciéries, le ciment et la chimie. 
Ces secteurs consomment en effet trop d’énergies fossiles et émettant trop de CO2. 
Les Verts veulent aussi plus d’éoliennes. Pour y parvenir, les règles de distance des habitations devront être réduites. 
Il y aura davantage de capteurs solaires sur les toits. Le Bad Würtemberg (dirigé par les Verts, Winfried Kretschmann) et la Bavière (CSU, Markus Söder) sont précurseurs en ce domaine. 
 Autres mesures – plus contraignantes: la limitation à 130km/h sur les autoroutes: donc fini les bolides fonçant à plus de 250km/h! 
 Une éco-taxe sur les smartphones en vue d’un authentique recyclage. 

Mais un point sensible apparaît d’ores et déjà: le très puissant BDI (Fédération de l’Industrie Allemande) se montre sceptique à l’égard du programme des Verts: “ Beaucoup d’ombres et peu de lumière” . Beaucoup d’interdits et d’obligations, des visions caricaturales, trop de mécanismes dirigistes en matière de fixation des prix et trop de défiance vis-à-vis des acteurs économiques. 
 Un point encourageant pour les Verts: les syndicats approuvent leur volonté d’assouplir les mesures de la loi dite Hartz 4 et d’apporter plus de garanties aux salariés. 

dimanche 24 janvier 2021

A quel vaccin se vouer ? Le Royaume-Uni est le premier pays à avoir autorisé l’utilisation du vaccin d’Oxford-AstraZeneca afin de lutter contre la Covid-19. Ce vaccin est le deuxième à avoir reçu une autorisation des autorités sanitaires britanniques, après le vaccin de Pfizer, utilisé depuis début décembre. Chaque habitant du Royaume-Uni qui se fera vacciner recevra deux doses entières. Cette posologie a permis aux personnes qui ont participé aux essais cliniques d'éviter de développer la maladie dans 62 % des cas. Cette stratégie a été privilégiée à celle consistant à injecter d'abord une demi-dose, puis une dose entière, bien que les résultats initiaux des essais cliniques suggéraient que cette seconde approche puisse prévenir la survenue de la maladie avec une efficacité de 90 %. En quoi ce vaccin est-il différent ? Les trois principaux vaccins délivrent tous une partie du matériel génétique du coronavirus SARS-CoV-2 dans les cellules de l'organisme, ce qui conduit ces dernières à produire des copies de « morceaux » du virus. Il s'agit de la protéine Spike, la « clé » qui lui permet d’entrer dans les cellules qu’il infecte -- contre lesquelles le système immunitaire va ensuite réagir. Le vaccin d'Oxford-AstraZeneca emploie un vecteur adénoviral, tandis que les vaccins de Pfizer et Moderna sont basés sur des ARNm. Les données publiées précédemment indiquaient que l'efficacité globale du vaccin d'Oxford-AstraZeneca est de 62 % lorsque deux doses sont administrées. C'est inférieur aux 94 % du vaccin de Moderna et aux 95 % de celui de Pfizer. Cependant, l'administration initiale d'une petite dose, puis d'une seconde dose complète pourrait améliorer son efficacité. Les données préliminaires de l'essai de phase 3 indiquent que cette stratégie pourrait permettre d'atteindre une efficacité d'environ 90 % chez les populations les plus jeunes. En se basant sur des données non encore publiées, la UK's Commission on Human Medicines, une commission de la MHRA, suggère désormais que l'administration d'une dose unique conférerait une protection de 70 % après 21 jours. Une seconde dose augmenterait l'efficacité du vaccin, la faisant passer à environ 80 %. Cette seconde dose doit cependant êtradministrée 12 semaines après la première. Le vaccin d'Oxford doit être conserve à faible température, alors que celui de Pfizer doit être conservé à très basse température (-75 °C) et celui de Moderna à environ – 20 °C. La gestion et la distribution du vaccin d'Oxford-AstraZeneca serait donc facilitée, ce qui constituerait un avantage, en particulier pour les pays à faibles ou moyens revenus. En effet, si les professionnels de santé qui exercent, par exemple, en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud-Est sont très compétents lorsqu’il s’agit de mener des campagnes de vaccination auprès de populations difficiles à atteindre, ils se heurtent au manque d'infrastructures permettant maintenir les températures ultra basses requises par les vaccins de Pfizer et de Moderna. Que va changer la disponibilité du vaccin d'Oxford-AstraZeneca ? À Noël dernier, le vaccin de Pfizer nous est apparu comme une lumière au bout du tunnel, lorsque son autorisation a été accordée et que les premières doses ont été disponibles au Royaume-Uni. Mais son éclat a été atténué par divers facteurs limitants, en particulier concernant le niveau de production nécessaire pour répondre à la demande de divers pays. Les contraintes logistiques liées au stockage et au transport du vaccin de Pfizer, qui doivent se faire à très basses températures limitent aussi la vitesse de son déploiement au niveau national. Cependant il reste encore des inconnues : Par exemple l'efficacité du vaccin d'Oxford-AstraZeneca chez les personnes âgées, ou l'augmentation d'efficacité qui pourrait être induite en allongeant le délai entre l'administration des deux doses.
Remerciements à Futura Sciences

mardi 29 décembre 2020

 

N'ayez pas peur de vous faire vacciner contre le CoronaVirus/Covid19, 
bien au contraire!
L'ARN messager pourra non seulement s'adapter aux mutations du virus, mais il pourra aussi aider à soigner la plupart des pathologies. 


Steve Pascolo, immunologiste français

Ce jeune et brillant docteur en immunologie a soutenu sa thèse à l'institut Pasteur.
Ensuite il a poursuivi sa carrière de chercheur en Allemagne, d'où proviennent les prototypes de vaccins selon la méthode de l'ARN messager.
Cofondateur de CureVac, l'un des trois labos biotechs spécialisés dand l'ARNm, il dirige aujourd'hui la plateforme "ARNm thérapeuthiques" à l'Université de Zurich. Il a toute liberté pour explorer les diverses applications, dont des vaccins anticancer avec BioNTech.

L'administration du vaccin à ARNm de Pfizer/BioNTech est un tournant historique et rapide. Les chercheurs le savent depuis 20 ans: en cas de pandémie, cette technologie doit permettre d'obtenir un vaccin dans des délais très courts: six semaines suffisent pour modifier le vaccin en cas de mutation du virus.

On peut parler d'une révolution totale par rapport aux vaccins de type classique. Et d'un formidable progrès pour l'humanité.

Trop longtemps, l'ARN est resté dans l'ombre de l'ADN. Au début des travaux de Steve Pascolo, dans les années 1998 à 2005, le désintérêt était total et les demandes de crédits à la recherche étaient rejetées.

Sans aller très loin ici dans les détails scientifiques/techniques: il faut un ADN contenant le gêne qui intéresse et une enzyme "ARN polymérase".
Celle-ci transcrit l'ADN en ARNm.
Au bout du processus (1mg d'ADN donne 1 gramme d'ARNm), on obtient de l'ARNm purifié qui est hébergé et transporté dans un liposome, c'est-à dire une bulle de graisse. C'est cette bulle de graisse qui nécessite la conservation à -80 degrés.
Un avantage du procédé: la fabrication de l'ARNm ne nécessite que 6 litres de milieux de culture pour produire 1 million de doses (au lieu de milliers de litres pour les vaccins classiques utilisant des virus inactivés ou atténués). 

Quant à d'éventuels effets secondaires: avec 30 microgrammes d'ARNm par dose, soit 10 000 fois moins qu'une aspirine, et après essais cliniques, il n'y a aucune crainte.

Demain, l'ARNm pourrait cibler toutes les maladies virales. Par exemple : le Zika. dont on connaît les ravages.
Le traitement du cancer pourrait être personnalisé: par la séquence du génôme on obtient un vaccin propre à chaque patient en moins de trois mois.

Le projet européen Merit, auquel participe Steve Pascolo, vise des thérapies géniques qui permettront notamment de faire régresser les tumeurs cancéreuses du sein.
Autres objectifs: la mucoviscidose, la dystrophie de Duchesnne, le remplacement des anticorps monoclonaux dans les maladies auto-immunes.
Sont aussi visées: la maladie d'Alzheimer, de Parkinson, l'arthrose, les pathologies cardiaques.

Le potentiel est infini. Un immense espoir prend désormais corps.

Merci à tous ces  chercheurs qui trouvent: 
Frédéric Martinon dès 1993, passé inaperçu, l'Américain Robert Conry, les Allemands, Hans-Georg Rammensee, Ingmar Hoerr, Florian von der Mülbe. Et bien sûr Steve Pascolo, leur confrère français.
Merci à eux tous d'avoir persévéré et tenu bon contre le scepticisme, voire parfois la déraison.

Et merci à la journaliste du JdD : Juliette Demey Saga, qui a interviewé Steve Pascolo et dont l'article paru le 27/12/2020 a inspiré ce modeste résumé dont l'objectif est de convaincre nos concitoyens du bien-fondé de la vaccination anti-Covid par l'ARN messager. 
 
 

 


 








vendredi 14 novembre 2014

Le Mur de Berlin: la véritable histoire

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Voici le meilleur film sur le déroulement du 9 novembre 1989.
C'est Charly Hübner, récompensé comme meilleur acteur de l'année 2014, qui incarne Harald Jäger. Ce lieutenant de la Grenzpolizei, abandonné par sa hiérarchie, laissé sans ordre ni consigne, sur le point d'être débordé par la foule grossissante mais pacifique, finit par prendre vers 23h30 la décision historique d'ouvrir ce point de passage dont le film est l'éponyme.
Harald Jäger est donc le véritable héros de cette soirée.  
Héros malgré lui, certes, mais un homme intelligent et au fond de lui-même "ein guter Mensch". Il nous rappelle cet officier de la Stasi, incarné par le regretté Ulrich Mühe dans le célèbre film "La vie des autres", "Das Leben der Anderen".

L'idée sous-jacente et récurrente dans le cinéma allemand actuel est que le bon en l'homme (der Mensch) se révèle en temps de situation trouble et d'urgence.
Ceci dit, "La vie des autres" est une tragédie (l'héroïne se suicide).
"Bornholmerstrasse" ne fait que frôler la tragédie, ce qui correspond formidablement à la conception de G.E. Lessing de la "vraie comédie". Mais avant tout à la réalité pour une fois heureuse d'un événement unique.

jeudi 23 octobre 2014

dimanche 19 octobre 2014

Sommer-Abgesang / Ultimes accents d'été



Par ce beau dimanche 19 octobre, encouragés par une remontée du mercure, une grande randonnée à vélo dans Berlin s'imposait. Ce bel après-midi inspirait les "Ruderer", les rameurs, sur le Landwehrkanal. Ici vers la Passerelle (Steg) Hiroshima.

Notre Radtour commençait ainsi:


Le long du Tiergarten, puis du Schloss Bellevue (où Joachim Gauck exerce ses fonctions de Bundespräsident), longeant les rives de la Spree entre la gare principale (Hauptbahnhof) et les bâtiments du gouvernement, direction plein Est.


Monbijoupark, l'influence française se ressent dans le nom, comme Bellevue (ou Sanssouci à Potsdam)
La Museums/insel avec son célébrissime Pergamon, hélas à présent fermé pour travaux pour des années. A Berlin les chantiers n'en finissent pas de durer (voir le scandale du BER, en construction depuis 2006!!!)

Unn petit bijou de "BerlinOst" : le Nikolai-Viertel. Un minuscule quartier bien restauré du temps de la RDA, en guise de fleuron et de blason. Architecture et atmosphère 18ème siècle, sous un aspect bourgeois provincial, autour de l'église St Nicolas (rien à voir avec la Nikolaikirche de Leipzig...)
Moi j'aime bien passer devant la maison où Lessing aurait séjourné et écrit quelques scènes de sa fameuse pièce Minna von Barnhelm, un modèle de nouveau théâtre allemand il y a 250 ans... 

Puis:


Direction le Bethanien (autrefois un hôpital tenu par des religieuses protestantes, aujourd'hui transformé en résidence pour artistes) et le Engelbecken. (Luisenstädtischer Kanal)




Puis le long du Landwehrkanal. Voir photo au début de la page.



Et voici la fin du parcours, au total près d'une trentaine de km quand même. A Berlin le vélo est de mise. Les pistes cyclables sont assez nombreuses et les automobilistes font dans l'ensemble très attention aux cyclistes. Paradoxe : le danger provient le plus souvent de cyclistes fonceurs et cascadeurs. 
Avis aux touristes loueurs de vélos et trop peu habitués à rouler en ville, par exemple venant de France...










vendredi 17 octobre 2014

Impitoyable marché




photo Michel Laurençon Berlin 2014

Demain samedi 18 octobre, ce Bio-Market vivra son dernier jour. Après 9 années de bon fonctionnement au service d'une clientèle nombreuse et croissante.
L'affaire est pourtant rentable et les produits sont garantis bio et d'origine locale (les petits exploitants agricoles du Brandebourg).
Alors pourquoi? La réponse est simple et moche : comme on peut le lire sur l'écriteau (cliquer sur la photo pour la vue complète), le loyer exigé par le propriétaire des murs grimpe subitement de 30%!
Pour la petite coopérative indépendante qui gère l'affaire, cette hausse est désastreuse et ne lui  permet pas de continuer.
De plus, un concurrent se présente, appartenant à une  grande chaîne de bas de gamme alimentaire, prête à payer le loyer demandé.
Au final : mise au chômage des 20 employés du magasin. Certains ont plus de 50 ans, ce sont des gens de l'Est qui viennent parfois de loin travailler à Berlin.
Et parions que le nouvel exploitant saura augmenter les tarifs.